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Les premières images par Théodore de Bry

Artistes et écrivains puisent à des sources documentaires scientifiques, fruits de voyages et d’observations. Les deux ouvrages de référence, édités au XVIIIe siècle, sont les Mœurs des Sauvages Amériquains comparées aux mœurs des premiers temps (172

Les objets

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© Musée franco-américain du château de Blérancourt - RMN
Arcis Carolinae delineatio, 1591 - Représentation du Fort Caroline
Théodore de Bry (d’après Jacques Le Moyne de Morgues) Planche gravée tirée des Grands Voyages, Recueils édités de 1590 à 1634

Planche gravée tirée des Grands Voyages,deuxième partie : Brève narration (pl. X)25,8 cm x 23,2 cmInv. MNB, 71C37

Cette gravure est extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Ces recueils, édités de 1590 à 1634, reprennent les récits de douze explorateurs en Amérique Les illustrations qui agrémentent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.

La deuxième expédition française vers la Floride part du Havre le 22 avril 1564. Placée sous le commandement de René Goulaine de Laudonnière, elle est forte de trois navires et de trois cents hommes. Le 25 juin, elle arrive en vue de la rivière de May. En bordure du fleuve, Laudonnière décide d’édifier un fort que l’on baptise Fort Caroline.

Construite selon un plan triangulaire, la forteresse est cernée de remparts constitués d’un remblai de terre surmonté d’une palissade de rondins. Le rempart occidental est protégé par un fossé tandis que la rivière baigne les deux autres côtés du triangle. Des casernements sont prévus pour les soldats, ainsi qu’un entrepôt pour le stockage des grains. Une habitation particulière est réservée à René de Laudonnière. Un four a été construit à l’extérieur du four, sur la rive méridionale, pour éviter les risques d’incendie.

Au fil du temps, les mutineries, le manque de vivres, les heurts avec les Indiens affaiblissent la petite colonie. À la fin du mois d’août 1565, Laudonnière s’apprête à regagner la France lorsqu’arrivent des renforts conduits par Jean Ribaut. Le 4 septembre, les Espagnols, conduits par Pedro Menéndez de Avilés, lancent une offensive contre Fort Caroline. Ils s’en emparent le 20 septembre. Menéndez fait exécuter ses occupants, à l’exception des catholiques, des femmes et des enfants. René de Laudonnière et Jacques Le Moyne de Morgues parviennent à s’échapper, à rejoindre un navire en haute mer et à rentrer en France, mais c’en est fait de l’établissement d’une colonie française en Floride.

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© Musée franco-américain du château de Blérancourt - RMN
Gallorum ad Maij flumen navigatio, 1591- Navigation des Français sur le fleuve May
Gravure extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Recueils, édités de 1590 à 1634

Planche gravée tirée des Grands Voyages,deuxième partie : Brève narration (pl. II)32,2 cm x L. 23,5 cmInv. MNB, 71C30

Cette gravure est extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Ces recueils, édités de 1590 à 1634, reprennent les récits de douze explorateurs en Amérique Les illustrations qui agrémentent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.

L’expédition de Jean Ribaut continue sa route vers le Nord en longeant la côte orientale de la Floride. Le 1er mai 1562, l’escadre arrive en vue de l’estuaire d’une rivière que, pour commémorer sa découverte, les Français baptiseront la rivière de May (Flumen Maij), aujourd’hui la St. Johns River.

Reprenant un dessin de Jacques Le Moyne de Morgues, Théodore de Bry a représenté sur cette gravure deux canots qui remontent la rivière et se disposent à aborder sur la rive gauche où l’on peut apercevoir les huttes rondes d’un village de Timucuas. Des Indiens se précipitent à la rencontre des Français. Deux d’entre eux sont entrés dans l’eau et apportent des paniers remplis de maïs et de mûres rouges et blanches en guise de cadeaux de bienvenue. Le chef et ses deux fils accueillent Jean Ribaut et son second. Le milieu est boisé et giboyeux. Dans son récit, Jacques Le Moyne de Morgues signale la présence de vers à soie dans la contrée.

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© Musée franco-américain du château de Blérancourt - RMN
Les Français abordent au Cap de Floride appelé par eux Cap Français, 1591 - Floridae Promontorium ad quod Galliapelunt, Gallicum abillis nuncupatum
Théodore de Bry, Gravure extraite des Grands Voyages. Recueils édités de 1590 à 1634

Planche gravée tirée des Grands Voyages, deuxième partie : Brève narration (pl. I)18,9 cm x 22,5 cmInv. MNB, 71C29

Cette gravure est extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Ces recueils, édités de 1590 à 1634, reprennent les récits de douze explorateurs en Amérique Les illustrations qui agrémentent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.

Cette gravure représente l’arrivée en Floride de la première expédition française, commandée par Jean Ribaut et René Goulaine de Laudonnière, en 1562. Les Français abordent à proximité d’un promontoire boisé qu’ils baptisent Cap Français (Promontorium Gallicum), aujourd’hui Saint Augustine. Les navires ont jeté l’ancre dans l’estuaire d’un fleuve où abondent les dauphins, d’où le nom donné au cours d’eau : le fleuve des Dauphins (Flumen Delphinum). Les Français ont pris place dans deux canots et voguent à la rencontre de la tribu des Timucuas dont le chef est assis sur des feuilles de palmier au centre d’un cercle d’Indiens. Les indigènes sont dénués d’hostilité, parfaitement pacifiques et réservent le meilleur accueil aux Français.

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© Musée franco-américain du château de Blérancourt - RMN
Columnam a Praefecto prima navigatione Iocatam venerantur Floridenses (Les Floridiens vénèrent la colonne érigée par le chef de la première expédition), 1591
Théodore de Bry (d’après Jacques Le Moyne de Morgues) vers 1590

Planche gravée tirée des Grands Voyages,deuxième partie : Brève narration (pl. VIII)32,6 cm x 23,6 cmInv. MNB, 71C35

Cette gravure est extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Ces recueils, édités de 1590 à 1634, reprennent les récits de douze explorateurs en Amérique. Les illustrations qui agrémentent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.

En 1559, Gaspard de Coligny, amiral et protestant, choisit la Floride comme lieu d’implantation d’une nouvelle colonie française en Amérique pour briser le monopole ibérique sur le commerce des Indes occidentales. Pour lui, une compétition coloniale avec l’Espagne ne peut que renforcer le sentiment national dans un royaume de France divisé par ses dissensions religieuses. Il exploite la vision populaire d’une Floride idéalisée, d’un Eldorado, d’une terre luxuriante, la Terre Fleurie que promet son nom. Entre 1562 et 1565, par trois fois, les Français, menés par Jean Ribaut et René Goulaine de Laudonnière, tentent de fonder une colonie sur le littoral de la Floride. Par trois fois, l’Espagnol Pedro Menéndez de Avilès, capitaine général de la flotte des Indes, massacre systématiquement les colons français dans les ruines de Fort Caroline et sur les plages de Matanzas.

Jacques Le Moyne de Morgues, dessinateur et compagnon de René Goulaine de Laudonnière, a consacré un récit et des planches à la colonie de Fort Caroline et aux mœurs des Indiens. L’ensemble a été publié à Francfort en 1591 par le graveur protestant Théodore de Bry (1527-1598) dans le second volume de ses Grands Voyages, sous le titre Brevis Narratio eorum quae in Floridae Americae provincia Gallis acciderunt.

La gravure représente l’arrivée des Français en Floride lors de la deuxième expédition, en 1564. René Goulaine de Laudonnière débarque avec vingt-cinq arquebusiers. Ils sont accueillis par Atore, le chef de la tribu des Timucuas, qui les emmène au sommet d’une colline sur laquelle se dresse une colonne de pierre érigée par Jean Ribaut lors de l’expédition française de 1562. Symbole de la souveraineté française sur la Floride, la colonne est ornée de guirlandes végétales et porte les armoiries du Roi de France. Diverses offrandes sont déposées sur le sol : fruits exotiques, parfums, arc, flèches… À gauche de l’édifice, des Indiens sont agenouillés comme pour lui rendre un culte. Il s’agit incontestablement d’une iconographie de propagande qui met en évidence l’harmonie qui caractérise les relations entre les Français et les populations Indigènes.

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© Musée franco-américain du château de Blérancourt - RMN
Idolum Kiwasa (L’Idole nommée Kiwasa), 1590
Théodore de Bry (d’après Jacques Le Moyne de Morgues) Idolum Kiwasa (L’Idole nommée Kiwasa), 1590

Planche gravée tirée des Grands Voyages,deuxième partie : Brève narration (pl. XXI)22,6 cm x 23,2cmInv. MNB, 71C26

Cette gravure est extraite des Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry. Ces recueils, édités de 1590 à 1634, reprennent les récits de douze explorateurs en Amérique. Les illustrations qui agrémentent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.

Cette gravure est extraite du premier volume des Grands Voyages publiés en 1590 à Francfort par le graveur Théodore de Bry. Ce premier volume, intitulé Admiranda narratio fida tamen, de commodis et incolarum ritibus Virginiae, est consacré aux Indiens de Virginie et à leurs coutumes. Les planches gravées par Théodore de Bry sont réalisées d’après des dessins exécutés sur le vif par John White. En 1585, ce dernier prend part à un voyage en Virginie conduit par Sir Richard Grenville en vue de préparer une relation écrite et picturale des paysages, des ressources naturelles et des mœurs des indigènes. Les dessins de White et les descriptions qui les accompagnent sont considérés comme les tableaux les plus précis de la physionomie et des coutumes de ces populations de la côte sud-est de l’Amérique du Nord. L’idole nommée Kiwasa est ainsi une statue de bois polychrome placée dans le temple de la ville de Secotam. Elle garde le tombeau des souverains indigènes.

Les gravures de Théodore de Bry ont fait l’objet de nombreuses copies et adaptations aux siècles suivants, notamment dans l’ouvrage de Bernard Picart (1673-1733), Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde représentées par des figures avec des explications (1721).La gravure représente l’arrivée des Français en Floride lors de la deuxième expédition, en 1564. René Goulaine de Laudonnière débarque avec vingt-cinq arquebusiers. Ils sont accueillis par Atore, le chef de la tribu des Timucuas, qui les emmène au sommet d’une colline sur laquelle se dresse une colonne de pierre érigée par Jean Ribaut lors de l’expédition française de 1562. Symbole de la souveraineté française sur la Floride, la colonne est ornée de guirlandes végétales et porte les armoiries du Roi de France. Diverses offrandes sont déposées sur le sol : fruits exotiques, parfums, arc, flèches… À gauche de l’édifice, des Indiens sont agenouillés comme pour lui rendre un culte. Il s’agit incontestablement d’une iconographie de propagande qui met en évidence l’harmonie qui caractérise les relations entre les Français et les populations indigènes.